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jeudi 10 décembre 2020

Street art : quand les graffeurs dépoussièrent les armoires normandes

 


Laurent Courtier est antiquaire dans l'Eure. Lors du premier confinement, il réfléchit à son occupation en cette période troublée. Il évoque alors avec son ami peintre, Jacques Blézot, le travail artistique des graffeurs. Tous deux décident d'associer les techniques du street art aux armoires normandes. Provoc' mais respect des traditions Dans son atelier du Plessis-Hébert (Eure), Jacques Blézot a saisi ses bombes de peinture et ses cartons de pochoir. 
La cible du moment : une énorme armoire normande peinte en jaune poussin sur laquelle apparaissent les visages de Serge Gainsbourg et de Johnny Hallyday. L'artiste, âgé de 71 ans, customise ce meuble emblématique de la Normandie sans jamais l'outrager. "Je m'arrange toujours pour qu'on voit bien le bouquet et qu'on garde un peu l'esprit de l'armoire. C'est de la provocation qui attire du monde vers nous", souligne-t-il. 


D'autres street artistes, comme Crey132 ou le Parisien Jo Di Bona ont apposé leur griffe au projet. L'armoire normande en mode street art Apparue au XVIIIe siècle, l'armoire normande, n'a plus trop la côte face au marché du design. L'antiquaire Laurent Courtier en a bien conscience. Les réserves de sa boutique de Vernon sont emplies de ce meuble massif et imposant. "Il y a beaucoup de ces armoires qui finissent cassées", constate-t-il.



Face à la baisse de la demande, il décide de leur donner une seconde vie et de les mettre entre les mains de graffeurs. "Ça nous permet de les rendre plus modernes et de toucher une clientèle plus jeune", assure-t-il. L'idée fait immédiatement mouche auprès des particuliers qui équipent des chambres d'enfants, mais aussi auprès de professionnels comme un restaurateur qui a redécoré son établissement.